Siham Bouhlal nous livre une œuvre hors des sentiers battus, à mi-chemin entre le récit, les réflexions socio-politiques et les souvenirs d’enfance. Difficile d’ailleurs de ne pas sourire à la nostalgie de certains d’entre eux, ou de ne pas trembler à d’autres (les histoires de djinns, les contes populaires que tous ceux qui ont grandi au Maroc ont dû entendre).
Le livre est riche de références croisées entre la littérature orientale et occidentale (un wow pour avoir cité le poète Al Mutannabi à quelques pages de Shakespeare).
Si le fond peut questionner (on peut ne pas partager certaines réflexions personnelles), surprendre aussi par le mélange des genres, la plume délicate de Siham Bouhlal est un réel délice pour tous les amoureux de la langue française. Elle fait parler les papillons et les pensées, les mots semblent à son écoute, elle les manie avec grande délicatesse et beaucoup de poésie.
Et sur une note personnelle, je suis ravie d’avoir l’occasion de glisser, entre deux romans de littérature fançaise, un écrit de l’autre terre. Mon autre terre.
Coup de cœur pour les éditions Al Manar qui sont nées au Maroc avant de s’envoler pour la France, pour la qualité de l’écrit bien sûr, mais aussi du format, du papier et des dessins.