Bouleversant.
Depuis la rencontre avec le triptyque de Matisse exposé dans la collection Morozov (vous pouvez retrouver la chronique radio que je lui ai consacré dans le lien qui se trouve en bio) une envie de saisir davantage cet attrait des peintres occidentaux pour Tanger à l’orée du XXème siècle.
Et voilà que je découvre cette formidable bande dessinée « Tanger sous la pluie ».
Le sous-titre a beau être « Matisse au Maroc », ce roman graphique a aussi en son centre Zohra, la modèle mystérieuse qui se retrouve dans tant de tableaux de Matisse, et dont on pense aujourd’hui qu’elle était une prostituée.
Avec des références aux contes des mille et une nuits, un subtil rappel de certains enjeux sociaux (dans ce cas, la naissance d’un enfant hors mariage), sans jugement, sans d’inutiles dénonciations, sans fioritures.
Un regard artistique, profond, sur cette ville à la croisée des mondes qu’est Tanger, sur la complexité de la création, sur la parenthèse Tangéroise de Matisse qui a marqué un tournant dans sa carrière de peintre, comme Delacroix avant lui.
« Alors quelle vérité sur Matisse dans cet album? quels mensonges? Simplement, nous avons essayé de raconter ce moment à part à Tanger, un peu comme Matisse avait pu essayer de le peindre. »
Merci à la Librairie l’Intant pour cette formidable découverte et aux auteurs pour ce moment de grâce.
Aux éditions Dargaud
