Les gares.
Les chemins qui se croisent, les destins qui s’effleurent.
Les yeux chargés d’adieux ou de retrouvailles. De promesses de ceux qui nous quittent.
Les valises qu’on trimballe comme autant de souvenirs empaquetés. Les odeurs qu’on met en boîte, les photos qu’on cache sous les pulls. La solitude qu’on roule en boule au fond du sac.
Les lèvres qui se pincent ou les embrassades qu’on ne retient plus.
Les vies qu’on laisse et celles qu’on retrouve au bout du chemin.
Les épaules qui se bousculent, les pas qui se pressent à la rencontre de l’autre, d’un train ou d’un destin. Ceux qui se traînent, lourds de celui qu’on n’attend plus.
Les vestes dont on se déleste par un jour de printemps ou les capuches qu’on rabat les jours de chagrins.
Les mains qui se cherchent une dernière fois.
Les regards qui se cherchent une première fois.
Celle qu’on laisse derrière soi et celle qu’on devient.