Chroniques, Livres

Le dernier Syrien – Omar Souleimane

La révolution syrienne racontée de l’intérieur, vécue par une jeunesse pleine d’espoir pour la liberté, qui se retrouve prise en étau entre les islamistes et le pouvoir. Un roman au parti pris, qui alterne les amours délicates de la vingtaine, et les horreurs d’une guerre civile innommable. l’homosexualité d’un des protagonistes a, m’a-t-il semblé, grande place dans ce récit. Et cela est raconté avec beaucoup de courage et de tendresse.
Un prisme sur l’histoire vu, vécu, raconté par des jeunes qui ont une soif de vie sans compromission, mais qui ont le malheur de ne pas être en accord avec leur temps.
L’incipit de ce roman saute aux yeux sur la couverture, à côté du drapeau Syrien et du regard de la jeune fille : « nous sommes vivants malgré les ruines qui nous entourent. » Force est de se demander ce qu’il en est des ruines intérieures, de ceux qui ont perdu un pays, une foi, une famille ?
Et de lire, au travers de la violence des rues, celle, plus contenue, peut-être même plus dangereuse pour celui qui la porte, des mots, celle qu’on glisse entre les lignes, qu’on retient trop longtemps, qu’on essaie de noyer dans un roman de 166 pages, parce qu’on a été témoin de la chute de tout ce qui nous est cher.
Un récit poignant donc. Un témoignage qui a survolé les mers pour arriver jusqu’à nous, dans les bagages et le vécu du jeune auteur qu’est Omar Youssef Souleimane.

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