Arnaud Cathrine écrit avec la sensibilité de ceux qui parlent avec le cœur. Une sensibilité dans le récit qui m’a piquée dès le premier livre que j’ai lu de lui « Je ne retrouve personne », et que je retrouve dans ce recueil, encore plus marquée, plus vécue, plus assumée.
Et pour avoir eu la chance de le rencontrer, le personnage ne dément pas la plume.
Dans ce roman il revisite le genre des histoires courtes, quelques lignes ou quelques pages, hommage à tous ces anonymes qu’on croise dans notre quotidien, dans un moment important de leurs vies ou de la nôtre.
Des histoires de vies donc, des bouts de chemin captés par l’œil et la plume poètes. Dans les articles ça et là, je lis qu’il se définit volontiers comme un voleur d’histoires. Davantage que voler, moi je pense qu’il emprunte, des sourires, des fragments de vies, il les recueille au creux de sa main, en dégage les couleurs et les parfums, il les fait siens, pour les restituer, 64 instants de vie immortalisés sur des bouts de carnets, 64 héros ordinaires.
Il mène une danse dans Paris à la recherche des autres, à la recherche de lui. Et il nous fait la joie de nous inviter dans cette valse à mille temps, à mille visages, avec ce talent, cette humilité, cette pudeur qui font de lui, en plus d’un grand auteur, une très belle personne.