De Pierre-Louis Basse
J’ai lu des chroniques qui ont eu peu de sympathie envers ce roman. Moi j’ai été touchée par ce texte. Un cri, un cheminement de 125 pages, au rythme d’une marche dans la forêt de Bernay, en Normandie française. Marcher pour reprendre vie, contre le désespoir, contre la chute et le chagrin.
Oui c’est décousu, comme tout chagrin qui vous plonge dans un état où le raisonnement du commun des mortels ne fait plus loi; ne vous restent que les souvenirs, comme une déchirure à oublier; les paysages, les choses aimées avec l’être aimé, toutes ces beautés qui font violence et qu’il est urgent et vital d’oublier.
Oui c’est cru, parfois. Mais j’entends ces passages comme une colère, un besoin illusoirement salutaire de faire mal à celle qui part. Une théorie comme une autre.
« Je t’ai oubliée en chemin » est un combat pour et contre l’oubli. Cet état bancal et si commun de tous ceux qui ont aimé et qui ont perdu.
Marcher et écrire pour ne pas sombrer. Un chemin de croix que j’ai emprunté, lectrice silencieuse, aux côtés de Pierre-Louis Basse, avec l’humilité et la gratitude de celle à qui on laisse voir une fragilité.