Créations, Texte court

Diptyque

Je suis de cette génération née du bon côté de l’Afrique, du bon côté de la rue, du bon côté de l’échelle sociale, qui a le nom qu’il faut et les outils qu’il faut pour être armée avant même d’en connaître la signification. Cette génération qui pourrait traverser les frontières, avoir mille vies, qui a tous les choix mais ne veut renoncer à aucun. Je suis de celles et ceux qui, sans le vouloir, ont hérité d’un passé lourd, riche, et dont on a façonné le futur avant même d’avoir vu le jour.
Je fais partie de la dernière génération qui aura connu des fêtes de mariage, d’aïd, de rupture de jeûne où le traiteur n’existait pas, où les femmes s’affairaient en habits traditionnels pendant des jours, dans la bonne humeur, les blagues dont elles seules connaissent le secret, des fêtes où pendant des jours et des nuits, les maisons ne désemplissaient pas d’invités, où on dormait sur des matelas à même le sol par dizaines, dans les immenses salons marocains, où les adultes jouaient toute la nuit aux cartes, que le thé coulait à flot. Cette génération qui aura connu des grands parents qu’on appelait milala, mima ou basidi, dont certains portaient des turbans, qu’on a toujours connus en djellaba ou en kamis long, qui aura connu les Aïd el Kebir dans les patios où on raclait le sang du mouton, où nos oncles faisaient devant nos yeux les saucisses, où ça sentait le mouton grillé pendant des jours entiers. 

N’en déplaise à certains, si vous me demandez de me définir, je vous répondrai que je me sens profondément marocaine. Non par religion, épargnons-nous les amalgames inutiles, mais par culture. J’ai pourtant les mêmes frissons lorsque j’écoute Piaf, Aznavour ou Brel, que lorsque j’écoute les Qsidas marocaines. Les auteurs qui m’ont le plus inspirée sont pourtant Baudelaire, Maupassant et Hugo. Mes livres de chevet ne contiennent pourtant pas une lettre d’arabe.
Mais quelque chose, quelque chose d’à peine perceptible, de viscéral, d’ancré, d’invisible, me relie à cette culture que je proclame mienne, que je revendique de chacun de mes pores, que je rejette parfois, qui m’émeut, m’exaspère, me fait pester, m’arrache des larmes de désespoir ou de joie. Tous ceux qui auront connu l’exil, voulu ou forcé, sauront de quoi je parle. 
Il y a des odeurs qui ne trompent pas, des sensations qui vous prennent au corps et à la gorge. L’Atlantique a beau être géographiquement le même à New York, Porto ou Casablanca, le bleu de son océan n’est pas aussi bleu, les vagues n’ont pas le même goût salé, le sable n’a pas la même texture, les couchers de soleil ne sont pas aussi puissants de couleurs et de férocité.
Je suis pourtant de celles à qui une vie ne suffirait pas pour voyager le monde, mais quelque chose d’à la fois imperceptible et fort me retient à ces terres, comme une ancre qui amarre solidement un bateau à son port. 

Je fête Noël pourtant, je vis à Paris pourtant, choix non choisi, choix forcé, choix voulu. Et j’aime la France autant qu’on peut aimer une mère d’adoption. J’aime la France car elle m’a donné la langue dans laquelle je m’exprime, car elle m’a offert une liberté de pensée à laquelle je n’avais pas accès, car elle m’a offert mon mari, un homme merveilleux qui a grandi en son sein. Et je peste souvent, mon coeur saigne souvent des actualités qui déchaînent le Maroc, tressaute de joie et de fierté à certaines avancées, pleure de chagrin ou de crainte pour son salut, mais je m’astreins à un silence d’exilée, car qui suis-je, moi qui vis loin, moi qui suis partie sous un ciel plus gris mais plus éclairé, moi qui ai choisi la liberté de pensée et de mouvement sans compromission, qui suis-je pour porter un jugement ou me fendre d’une exclamation, quand je ne suis pas sur place pour les défendre et porter les armes contre celles et ceux qui veulent obscurcir le pays du soleil. 

Mais je reste l’enfant du pays, et rêve que de mon vivant, je puisse le voir grandi de ses mille beautés, enfin dégagé de ses mille contradictions. Je rêve que de mon vivant, je puisse voir la génération à venir s’y épanouir sans avoir à s’exiler sous des cieux certes plus libres, mais qui n’en demeurent pas moins des cieux étrangers.

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Vous avez dit Naples ?

Naples m’a planté quelque chose dans le coeur. Instantanément. 

« Nous sommes les Africains de l’Europe ». C’est ainsi que les Napolitains se définissent, c’est ainsi qu’ils vous accueillent lorsque vous leur dites que vous avez grandi au Maroc. Et c’est vrai. N’auraient été les filles un peu moins vêtues, ou l’alcool servi dans les rues, je pourrais aisément me croire à Casablanca : Le linge pendant aux fenêtres, la circulation embouteillée, chaotique et sonore de klaxons et de cris à tout va, les grands-mères dont on prend soin, les embrassades à profusion. 

Je me sens à l’aise dans ce chaos permanent, dans cette cacophonie de voix, de klaxons et de gestes dans tous les sens. Naples est aussi la ville de mon premier voyage seule, vers l’inconnu, un saut dans le vide, un mince filet pour me retenir au cas où. La ville du lâcher prise. Pour une fois, je n’ai rien programmé, je suis venue chez des gens que je connais à peine, et je les ai laissés m’emporter avec joie dans leur flot, dans leur tourbillon, dans leur recherche de soi et du monde, dans leurs envies d’ici et d’ailleurs, dans leur courage de vivre leurs vies, chercher leurs vérités, dans leurs blessures, leurs faiblesses, et leur générosité sans faille. 

Naples, c’est de la musique à chaque coin de rue, des pavés de ruelles qui n’en finissent pas, des bâtisses colorées encore plus spectaculaires une fois que vous en avez dépassé le seuil, des effigies à Jésus et la Vierge Marie dans les endroits les plus improbables, plus d’églises que vous ne pouvez en compter, des litres de café très serré qui se boivent cul sec au comptoir, parfois à 2 heures du matin, agrémenté d’une liqueur. Naples, c’est des criques que vous ne soupçonnez pas, savamment abritées par une nature sauvage. C’est des chants écorchés, rauques, lointains, languis d’amour et de vin.

Naples n’est pas une belle ville au sens propre du terme, elle est plus que cela. Elle est vivante, de mille petits détails qui vous accrochent le regard, de mille saveurs qui vous accrochent le palais. Elle a une âme, chargée d’une histoire millénaire qui se déverse dans les rues, en même temps que son flot humain, tout en couleurs, odeurs, en voix et en chants. 

Naples est à la croisée des continents, des civilisations. Naples est à la croisée des chemins.

Naples m’a planté quelque chose dans le coeur. Instantanément. 

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L’autre vie

Gagner correctement sa vie. Travailler d’arrache-pied, dépenser son argent en livraison repas parce qu’on n’a pas le temps de se faire à manger, en taxi, parce qu’on n’a pas le temps d’attendre le bus. Voir les saisons défiler, ou plutôt, ne pas les voir, se rendre compte un bon matin qu’il fait nuit en sortant de chez soi et que son manteau n’est pas assez chaud. Tiens, déjà l’automne ? Prendre un avion, puis un deuxième, connaître les lounges par cœur, connaître les aéroports par cœur, mais ne rien connaître du cœur des hommes. Les attentes pour avoir un wifi décent, j’attends des emails importants tu comprends ? Voir son compte en banque augmenter en même temps que diminuent le temps qu’on s’accorde, les pauses, les rires, les Noëls sans regarder les emails, sans vérifier la batterie de son portable.
Prendre deux semaines de vacances, se dire qu’on va déconnecter, dépenser une fortune pour aller loin, le plus loin possible, au soleil, et n’avoir qu’une envie : dormir, se reposer. Vérifier son téléphone quand même, allumer son ordi, se dire que le monde dépend de vous, prendre des coups de fil à 22h à cause du décalage horaire, sur un ferry, dans un métro, entrain de visiter une cathédrale. Revenir en ayant l’impression d’avoir ouvert un bureau en République Dominicaine.
S’approcher dangereusement du burn out, s’en relever en se disant attention pour la prochaine fois. Oublier.

Accumuler les lectures en attente, les sorties en suspens, les amis qu’on ira voir une prochaine fois, on a le temps de toutes façons, les films qui continuent de sortir, oui samedi prochain, peut-être, attends je vérifie mon agenda, non je ne peux pas, samedi dans un an ça te va ?

Se réveiller un jour, et avec un peu de chance, pas trop tard, se dire où sont passées les dix, quinze, vingt dernières années. Prendre un congé sabbatique. Abandonner ses réflexes de bureau, reconnecter avec la vie, reconnecter avec soi, rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles façons de vivre. Voir Paris comme on ne l’avait jamais vu avant. Se dire que Paris, au final, c’est vraiment beau quand on lève les yeux des trottoirs, quand on sort des couloirs infinis du métro. Prendre le temps, ne plus être pressé, ne plus courir derrière un bus, un contrat ou une promotion. Ne plus pester parce que le train est en retard. Pas grave, j’ai le temps. Avoir envie d’une garde robe plus claire, plus déjantée, exit les tailleurs. Aller au cinéma à 15h de l’après-midi. Partir en week end de mardi à jeudi. Se lever un matin pour voir l’aurore qui se lève. Se lever un matin pour voir l’été qui se lève. Se lever un matin, avoir envie de mer, prendre le premier train, pas de retour, on verra, j’ai le temps. Voir son compte en banque diminuer en même temps qu’augmentent le temps qu’on s’accorde, les pauses, les rires, les envies d’ailleurs. Sourire aux gens, et avoir des sourires en retour. S’entendre dire par de parfaits inconnus « Vous avez une belle âme, Mademoiselle ». Dire à de parfaits inconnus « Et que la paix soit sur vous également Monsieur ». Avoir conscience du temps qui coule, de sa finitude. Avoir une envie furieuse de vivre. Prendre son stylo, écrire la première ligne puis la deuxième. Lancer un site web. En quête de sens.

Et tout recommencer.

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Yasmine

Elle était là, belle, grande, gracieuse. Elle dansait au milieu des tables, virevoltait, ondulait sous un nuage de voiles d’ivoire. Elle semblait sortir tout droit d’un conte de Shéhérazade, qui, chaque soir, pendant mille et une nuits où elle défiait la mort, a tenu son époux suspendu aux contes qu’elle inventait. Et lui, l’homme d’occident, lui, l’homme à la peau blanche, aux yeux d’un bleu qui n’existait pas dans les contrées qu’il foulait, n’avait de cesse de la regarder se déhancher, sensuellement, au gré des tam-tam des musiciens. Chaque geste, chaque mouvement était un hymne à la beauté, une invitation à la terre promise. Sa chevelure et ses voiles voltigeaient, portés par leur propre vent. Il maudissait ces yeux d’hommes qui la regardaient, qui la dénudaient, qui l’imaginaient déjà dans leurs lits. Lui, il avait un autre regard sur elle ; un regard pieux, un regard d’amant éperdu, noyé dans les contes où elle ne dansait que pour lui. Il n’osait plus la contempler, le feu qui lui brûlait les veines lorsque ses yeux se posaient sur ses courbes lui était insupportable. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de venir chaque soir en ce lieu tamisé, où l’odeur de l’encens savamment mélangé semblait embrumer l’esprit et exacerber les sens. Plus que le vin dans sa coupe, c’est d’elle qu’il s’enivrait, de ses gestes, du mouvement de ses courbes qui épousait parfaitement chaque note de musique. Il l’aimait sans la connaître, se languissait d’elle alors que son prénom même lui était inconnu. Dieu, ce qu’il donnerait pour un regard. Aux dernières notes entamées, alors qu’il pensait son salut proche, il s’efforça encore une fois de se persuader que son obsession devait cesser. Mais lorsque, brûlé par son désir, il chercha quelque refuge dans sa boisson, il sut que cette terre d’orient allait l’accueillir pour bien longtemps encore.

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Adieu, comme ils disent…

Très cher Charles, 

Magicien de mon enfance, je me rappelle de l’auto-radio crachotant ta voix altière et grave, tes mélodies entraînantes ou mélancoliques, tandis qu’avec mes parents nous roulions chaque week end vers Casablanca, dans une vieille R5 récalcitrante. Je vous parle d’un temps où on chantait à tue tête, quatre voix mélangées, deux générations reprenant cette France bohème qui nous était tout autant inconnue que les femmes que tu chantais. Hier encore, on reprenait en playback avec mon frère, devant nos parents amusés, cette chanson qui manquait de nous étouffer de rire à chaque fois qu’on prononçait le juron de son titre. 

Souvent tu chantais l’amour et sa lassitude inévitable, le temps qui passe en charriant dans sa course sa jeunesse et son insouciance. Et ce n’est qu’adulte aujourd’hui que je mesure la justesse de ces choses de la vie que tu mettais habilement en notes et en mots, et dont, enfant, je ne retenais que le solfège parfois un peu triste.

Jeune, tu as connu la vie de bohème, entourés de tes amis, les comédiens et les chanteurs. Tu racontes la passion à ses débuts, lorsqu’elle est capable du mieux, du pire, de mourir d’aimer. Tu la racontes avant qu’elle ne se délite et qu’elle ne se transforme en habitude alarmante, faite de bigoudis et de peignoirs mal fermés.

Malgré ce jour où tu t’es fendu d’un commentaire malheureux, t’es tu laissé aller à l’appel de la polémique? Et lorsque tu vouais une femme à l’Elysée, un jour de grâce disais-tu, pensais-tu réellement à celle qui n’aurait pas voulu de nos noms dans les rues de France ? Non je ne le pense pas. Et au fond, peu importe, ce n’est pas ce que je retiendrai de toi.

De mon enfance à la femme que je suis à présent, tu es de ceux qui m’ont accompagnée, sans le savoir, à chaque moment important de ma vie. Pendant mon adolescence psychologiquement acnéique, lorsque je reprenais tes textes devant la glace, unique spectatrice de mes envolées vocales, et que je me voyais déjà déclamant ma propre prose devant la foule. Ou lorsque mon père m’a accompagnée, par certaines joies de la vie, vers l’homme de mon choix, car c’est ta chanson que nous fredonnions lui et moi en silence, c’est ta voix qui coulait dans nos coeurs en lieu et place des larmes émues que nous nous efforcions de retenir. 

Il faut savoir te laisser partir et Dieu qu’il peut être dur de dire au revoir à nos aînés, et pourtant il le faut, n’est-ce pas. 

Non je n’ai rien oublié de tes mots, qui résonnent aujourd’hui, qui résonneront demain. Et même si le temps, cet ennemi impitoyable que tu as tant chanté, a fini par l’emporter, et que tu t’es incliné comme tant d’autres avant toi à sa funeste destinée, tu auras réussi le coup de maître d’entrer au panthéon de la postérité et du souvenir. Alors je t’envoie mes prières au pays des merveilles où tu reposes désormais. Et dans cette langue que tu chéris, que tu as chanté parfois, je te dis : “Farewell, formidable Charles”.

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Es-tu là?

Une guitare, quelques accords qui naissent, s’élèvent, puis s’en vont mourir vers les étoiles. La mélodie est si triste, et lui si pâle. Une autre silhouette, plus loin, recroquevillée dans une déférence suprême, entonne une prière muette. Pourtant, je ne les entends pas, je ne les connais pas, et c’est à peine si je les aperçois. Mais ce soir, leur douleur est mienne. Voilées par la nuit noire, des larmes coulent enfin, sans retenue, insouciantes des regards trompés par l’obscurité. Puis, une voix s’élève, déchirée par la douleur. Un cri, un appel, une prière lancée dans le vide pour aller s’éteindre dans un écho lointain. Je frissonne de leurs souffrances. Que pleure l’un? Que pleure l’autre ? Un amour déchu ? Une mère défunte ? Peu importe… Magnanimes, les étoiles elles-mêmes semblent se voiler, afin de laisser l’obscurité envelopper leurs âmes meurtries. Et alors que, dans leurs souffrances, ils crient à leur petitesse, ils n’ont jamais été aussi grands à mes yeux qu’en cette nuit. Parce qu’ils sont eux-mêmes. Parce qu’ils sont libres. Libres d’être des hommes, tout simplement…

Photo by Maksym Kaharlytskyi

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Entretien céleste – Création

Et je demandai à l’aube : 

  • Mais qui es-tu ? Entre lumières et ténèbres tu ne sembles pas vouloir choisir. Es-tu fidèle aux étoiles qui n’ont pas encore disparu ou au nouveau jour qui n’est pas encore né ? Ne souffres-tu donc pas de ton inconstance, de ton incertitude ?

Et l’aube me répondit :

  • Humain, as-tu si peur de l’inconstance ? De l’inconstance naissent les plus beaux phénomènes. L’arc en ciel n’est-il pas le résultat d’un état inconstant de la lumière, éphémère et magnifique ? Les cristaux de neige ne sont-ils le fruit de l’incertitude de l’eau à choisir un état ? Fidèle, je le suis, au temps et aux saisons. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, je suis là. Je suis celui qui donne du temps à la métamorphose de se produire. Si je n’existais pas, pourrais-tu apprécier le jour ? Ne serais-tu pas aveuglé par tant de clarté soudaine ? En hiver, j’en appelle aux nuages pour laisser au jour le temps d’éclore, en été je me fais puissant de rage et de couleurs. Et dans la rosée du matin, pendant que tes yeux s’habituent et s’émerveillent des mille couleurs qui défraient le Ciel, rends grâce Humain, et rappelle toi que cette majesté est le fruit de cet entre-deux états que tu blâmes.

Et je demandai au crépuscule :

  • Mais qui es-tu ? entre lumières et ténèbres tu ne sembles pas vouloir choisir. N’es-tu pas un imposteur de nous miroiter tant de beauté avant que la nuit n’engloutisse le Ciel ? A vouloir ainsi tromper tes sujets, et les baigner dans la tendre illusion du jour qui tarde à mourir, ne te fais-tu pas cruel, toi qui te caches sous des traits aussi purs ?

Et le crépuscule me répondit :

  • Humain, ce sont tes yeux de mortel qui te trompent. La cruauté que tu vois n’est autre qu’indulgence, l’imposture dont tu parles n’est que bienveillance. Je suis celui qui permet au jour agonisant de se rappeler sa force dans un dernier éclat. Je suis celui qui lui permet de se retirer gracieusement, laissant à la nuit le soin de taire ses secrets, de voiler ses larmes, avant de renaître encore. Si je n’existais pas, les ténèbres s’abattraient sur ton âme aussi soudainement qu’un orage d’été. Je suis celui qui permet au jour de se perdre, de se chercher, puis de se trouver enfin. As-tu si peur, Humain, que tu ne vois donc pas les possibilités infinies qui s’ouvrent à chaque pli, chaque instant que t’offre l’aurore ? Rends grâce Humain, et rappelle toi que sans les ténèbres, le jour ne naîtrait pas. 

Et je m’en allai, le coeur plus léger, et illuminé de couleurs infinies.