Rencontres Littéraires

Salon du Livre de Tanger 2023

Je suis heureuse et honorée d’accompagner l’Institut Français de Tanger en tant que commissaire pour la 25ème édition de leur Salon du Livre qui se déroulera du 2 au 4 juin au Palais des Institutions Italiennes.

En attendant de vous dévoiler la programmation, qui donnera cette année une place centrale à la littérature jeunesse, je vous invite à suivre la page du Platofficiel.

Un grand merci à toute l’équipe de l’Institut français de Tanger. avec laquelle je suis heureuse de collaborer.

Ramadane moubarak à toutes et à tous !

Chroniques, Livres

“Une reine” – Judith El Maleh

Chère Judith,
Pardon. J’ai failli ne pas vous lire. Quand tant d’autres auteurs tout aussi méritants n’ont pas le privilège de la visibilité, j’ai eu la faiblesse de penser que c’était trop facile.

Mais quand un livre décide de venir à vous, il n’y a rien que vous puissiez faire.

Merci. Enfin un livre qui parle du Maroc, sans clichés, sans jugement. Je vous ai accompagnée dans toutes les étapes de votre retour à Casablanca, à la recherche de la vérité dans cette ville qui ne se tait jamais. J’ai mis mes pas dans les vôtres, j’aurais pu être vous tant tout ce que vous écrivez est familier (la description du hall de l’immeuble, la main sur le cœur du gardien, le jus épais, la corniche, la chambre qu’on retrouve parfaitement rangée, le pêcheur qui offre sa chaise à lwalida…).

Merci pour cette grand-mère qui aurait pu être la mienne, moi qui suis née dans une religion cousine de la vôtre. Je rectifie, cette grand-mère était la mienne, elle a été celle de tant d’autres femmes marocaines comme vous et moi, elles nous ont faites et défaites, nous avons porté comme un fardeau leur regard et leur abnégation, et de leur résilience et de leur force, nous avons fait un trophée. Seulement, nous ne le savions pas.

Nous sommes femmes, mères, épouses de, nous sommes avant tout fille et petite fille de. Cette phrase, je l’ai reçue comme une évidence, une alarme, l’alarme du temps sans doute devant ces histoires de reines dont nous, les petites filles, sommes dépositaires, dont nous sommes faites, sur lesquelles nous avons construit nos silences.

Merci de l’avoir écrit, de l’avoir dit au monde, merci d’avoir parlé d’elles, et de nous.

Rencontres Littéraires

Livres dans la Boucle – Salon du Livre Besançon

Retour en images sur le salon du livre de Besançon où j’ai eu le privilège d’animer neuf tables rondes et entretiens avec des auteurs passionnés et passionnants. On en ressort sur les rotules mais tellement fier de contribuer à son modeste niveau au rayonnement de leurs mots.

  • Olivier Adam et François Rollin
  • Guillaume Périlhou, Victor Jestin et Pierre Guénard
  • Emma Becker et Adeline Fleury
  • Sandrine Collette et Bérengère Cournut
  • Sophie de Baere
  • Hadrien Bels, Raozy Pellerin et Amandine Prié
  • Sonia Dagotor et Dany Héricourt
  • Simon Liberati et Emmanuelle de Boysson

Auteurs des tables rondes :

Pensées à l’équipe de choc de @agencetome2 qui abattent un travail de dingue pour que ces salons aient lieu dans les meilleures conditions possibles. A la @villebesancon qui nous a accueillis, à tous ceux qui travaillent dans les différents lieux où se sont passées les rencontres @maisonvictorhugodebesancon@fracfranchecomte@lescenacle@megarama.25.

Rencontres Littéraires, Uncategorized

Salon du Livre de Livre de Limoges

Poser des questions aux auteurs, c’est les chercher dans leurs mots, les comprendre dans leurs fragilités, avoir au creux de la main le fruit de leur travail, leurs doutes, leurs questionnements.

Ce n’est pas rien de se faire questionner sur quelque chose sur lequel on a planché pendant des mois, qui est suspendu à l’accueil d’un public, conquis d’avance ou pas. Que ça soit un premier roman ou un énième, un auteur reconnu ou novice, que la lecture soit de ma première sensibilité ou pas, on s’étonne parfois du même temps que je passe à préparer ces rencontres, on me demande pourquoi je vais chercher le détail dans une page passée inaperçue. Je pourrais vous répondre par professionnalisme mais cela sonnerait creux. C’est avant tout parce que je considère que le métier d’auteur, comme tous ceux où on met de son âme, contient quelque chose du soi, et je conçois que c’est ce bout de soi qu’il mettent entre mes mains et dans mes questions. Je mesure la confiance qui m’est faite pendant ces heures d’échange, et j’essaie d’en être à la hauteur.

Dans rencontre littéraire, il y a le mot rencontre, et c’est cela, une rencontre avec ces hommes et ces femmes, que j’ai tenté de déceler dans leurs mots.

Créations, Texte court

face à face

Je ne sais pas toujours où est ma place, parfois je trébuche d’un monde à l’autre, d’une langue à l’autre, je cherche les réponses dans l’ombre des disparus. Mes horizons sont multiples et mon regard quelques fois ne sait plus se fixer sur l’un sans regretter l’autre. Mais toujours, toujours, devant un tableau ou un vers de poésie, mes morceaux se réparent, et la certitude que ma place est là, assise devant ce monde où le sombre est lumière, où les ombres peuvent être peintes, dans l’interstice où se faufilent ces âmes belles et déglinguées, en quête de salut et d’absolu, entre un battement de cœur et une larme suspendue.

 

Rencontres Littéraires

Rencontre

Rencontre avec Mohamed Mbougar Sarr, Lauréat du prix Goncourt 2021,au festival du livre de Paris. Ou quand je redeviens la petite lectrice intimidée devant tant de talent et d’humanité.

Chroniques, Livres

Tanger sous la pluie – Abdel de Bruxelles, Fabien Grolleau

Bouleversant.

Depuis la rencontre avec le triptyque de Matisse exposé dans la collection Morozov (vous pouvez retrouver la chronique radio que je lui ai consacré dans le lien qui se trouve en bio) une envie de saisir davantage cet attrait des peintres occidentaux pour Tanger à l’orée du XXème siècle.

Et voilà que je découvre cette formidable bande dessinée « Tanger sous la pluie ».
Le sous-titre a beau être « Matisse au Maroc », ce roman graphique a aussi en son centre Zohra, la modèle mystérieuse qui se retrouve dans tant de tableaux de Matisse, et dont on pense aujourd’hui qu’elle était une prostituée.

Avec des références aux contes des mille et une nuits, un subtil rappel de certains enjeux sociaux (dans ce cas, la naissance d’un enfant hors mariage), sans jugement, sans d’inutiles dénonciations, sans fioritures.

Un regard artistique, profond, sur cette ville à la croisée des mondes qu’est Tanger, sur la complexité de la création, sur la parenthèse Tangéroise de Matisse qui a marqué un tournant dans sa carrière de peintre, comme Delacroix avant lui.
« Alors quelle vérité sur Matisse dans cet album? quels mensonges? Simplement, nous avons essayé de raconter ce moment à part à Tanger, un peu comme Matisse avait pu essayer de le peindre. »

Merci à la Librairie l’Intant pour cette formidable découverte et aux auteurs pour ce moment de grâce.

Aux éditions Dargaud