Poser des questions aux auteurs, c’est les chercher dans leurs mots, les comprendre dans leurs fragilités, avoir au creux de la main le fruit de leur travail, leurs doutes, leurs questionnements.
Ce n’est pas rien de se faire questionner sur quelque chose sur lequel on a planché pendant des mois, qui est suspendu à l’accueil d’un public, conquis d’avance ou pas. Que ça soit un premier roman ou un énième, un auteur reconnu ou novice, que la lecture soit de ma première sensibilité ou pas, on s’étonne parfois du même temps que je passe à préparer ces rencontres, on me demande pourquoi je vais chercher le détail dans une page passée inaperçue. Je pourrais vous répondre par professionnalisme mais cela sonnerait creux. C’est avant tout parce que je considère que le métier d’auteur, comme tous ceux où on met de son âme, contient quelque chose du soi, et je conçois que c’est ce bout de soi qu’il mettent entre mes mains et dans mes questions. Je mesure la confiance qui m’est faite pendant ces heures d’échange, et j’essaie d’en être à la hauteur.
Dans rencontre littéraire, il y a le mot rencontre, et c’est cela, une rencontre avec ces hommes et ces femmes, que j’ai tenté de déceler dans leurs mots.







