Chroniques, Livres

Les Voix – Naïma Guerziz

C’est une danse étrange que ce roman, avec les voix des peintres qui se superposent à celles des personnages, nombreux, ou peut-être n’y a-t-il qu’une seule et unique voix, celle du personnage central, c’est bien là toute la question.
Un maelström de voix donc, qui racontent, qui dénoncent, dans la nudité effrayante des pensées abruptes, l’extrême violence de la maladie psychique. Mais il y est également question de la violence conjugale, de l’artiste qui se perd, et l’éternelle question en filigrane : qu’est-ce qu’un artiste dans la folie, qu’est-ce qu’un artiste sans la folie ?
Naïma Guerziz aborde dans ce court ouvrage des sujets lourds, tous plus intéressants les uns que les autres, qui auraient mérité davantage d’espace à mon sens. Beaucoup de voix, beaucoup de sujets, un tourbillon dans lequel il est aisé de se perdre. Peut-être est-ce le but d’ailleurs. Se fondre dans l’esprit nébuleux du malade, tenter de s’en approcher, au plus près. Elle concède volontiers qu’elle souhaite que ses lecteurs prennent des risques.
Des réserves dont j’ai fait part à Naïma, et qu’elle a acceptées avec grand professionnalisme et beaucoup d’humilité. Sa voix à elle, elle la transforme en une écriture fine et percutante, et j’ai d’autant plus à cœur de promouvoir son travail qu’elle m’a donné le sentiment d’’une sincérité désarmante dans son rapport à l’écriture.
Alors je vous invite à vous procurer son ouvrage, vous converserez avec Van Gogh, et vous me direz peut être si vous en êtes revenus.
Avec les deux oreilles intactes.

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