Dernière chronique 2019, je ne pouvais espérer mieux pour clore cette année.
À présent, fermez les yeux. Imaginez. Ressentez.
C’est une lecture pleine de grâce que ce roman, pour une écriture d’une sensibilité rare, presque féminine.
C’est l’histoire de Stan, un paléontologue qui s’élance corps et âme dans une recherche improbable, une ascension folle dans les montagnes. C’est l’histoire de paysages, d’éléments qu’on apprivoise, qu’on défie, d’une amitié silencieuse, de forces contraires.
On est touché par la folie douce de Stan, par cette valse qu’il mène avec ses fantômes et qu’il va chercher jusque sur un glacier, par-delà tous les dangers, les extrêmes, ceux qui agitent les montagnes et ceux de son cœur. On aime les ambivalences et les oppositions, on aime l’humanité rendue à ces cimes immuables, aux montagnes et aux hommes, sans les départir de leur cruauté ni de leurs failles. On aime cette nudité vierge de l’humain et du glacier, on aime qu’ils se rejettent et qu’ils ne fassent qu’un à la fois.
Et longtemps après avoir tourné la dernière page, vous serez encore là-haut, avec Stan, dans son glacier, vous mettrez quelques jours à lui lâcher la main, à le laisser partir, vous en ressortirez avec un coup au cœur, vous vous sentirez vivants, et c’est bien là toute la beauté des livres promis à la postérité.