Casablanca, années 90.
Dans ce livre il y a deux mondes. Le premier est plein de vérités, il est juste et sans clichés. Il dresse le portrait de la jeunesse dorée Casablancaise, des villas d’Anfa, de ce monde à deux vitesses qu’est la capitale économique avec ses boîtes de nuits, ses lois qu’on contourne, sa misère, et les enfants inégaux qu’elle enfante. Casablanca la carnassière, Casablanca la douce. Casablanca la schizophrène.
Deux mondes, et parce que je n’ai pas réussi à les faire se rencontrer, ma lecture a été en demi-teinte.
Alors dans ma tête de lectrice, le puzzle ne prend pas forme, malgré la qualité de l’écriture, ça ne colle pas, je valse entre les scènes très justes de Casa et cette improbabilité dont je n’arrive pas à me débarrasser. Et dans cette cacophonie qui m’est propre, je manque le rendez-vous avec cette histoire.
C’est bête, parfois ça ne tient à pas grand chose d’être embarqué dans une lecture. Parce que pour le reste, l’histoire est là, le style, les personnages, la poésie à certains moments, et la vérité de ce Maroc à la fois écorché et beau, si dure à décrire à ceux qui ne l’ont pas approché de l’intérieur.
Aux Editions Gallimard